Éditions GOPE, 12.6 x 18.4 cm, 340 pages, ISBN 979-10-91328-31-9, 18 €

Traduction : Marie Armelle Terrien-Biotteau

dimanche 14 août 2016

Gweilo, un livre incontournable

Rewind, book: ‘Gweilo’ by Martin Booth

Son père était un fonctionnaire qui avait un penchant pour la boisson et une fâcheuse tendance à dénigrer les Hongkongais. Sa mère était une exploratrice qui recherchait le meilleur de Hong Kong et le partageait avec son jeune fils.
Martin Booth, l’auteur, était un blondinet qui, avec son charme, pouvait se frayer un chemin aussi bien dans les rues animées de la ville que dans les tréfonds de la culture locale. Tandis que ses parents s’éloignaient l’un de l’autre, Martin, dont les boucles dorées étaient considérées par les Chinois comme un bon présage, développa une affinité avec Hong Kong qui est évidente et bien éloignée de ce que peut expérimenter un expatrié de nos jours.

Dans Gweilo, récit d’une enfance hongkongaise (1952-1955), Booth nous narre de façon vivante ses trois années d’aventures dans la ville ; il avait entre 7 à 10 ans.
Son Hong Kong était celui des pousse-pousse et du Country Club, c’était l’époque où la citadelle de Kowloon était toujours debout et présentait un attrait irrésistible pour un jeune Britannique. La Colonie était encore un endroit où un petit fonctionnaire pouvait se permettre d’offrir à sa famille une vie très luxueuse, à commencer par un grand appartement sur le Peak.

Mount Austin Mansion (Gwulo: Old Hong Kong)

Le jeune Booth côtoyait les coolies, les moines, les diseurs de bonne aventure et les membres de triade, mais il prenait aussi son goûter au Peninsula et son dîner dans une pâtisserie russe. Les squatters vivaient non loin des riches et le jeune garçon allait librement d’un monde à l’autre.


Tkachenko’s (Gwulo: Old Hong Kong)

Bien que raconté avec la perspective d’un enfant de 8 ans […], Gweilo est ce qu’il se fait de mieux dans le genre récit d’expatriation et, depuis sa publication en 2004, il reste un livre incontournable pour qui veut venir vivre ici. La plupart des nouveaux arrivés ont ressenti un enthousiasme similaire à celui dont nous fait part le jeune narrateur, comme se délecter des expressions imagées du cantonais ou s’émerveiller devant l’énergie débordante qui se dégage des lieux.
Le Hong Kong de Booth est à la fois très différent et très proche du Hong Kong de nos jours, avec ses weekends passés à la plage, son exubérance, ses mystères et ses mamasans. Par ailleurs, Gweilo met en relief les différences entre le Hong Kong post-rétrocession, qui se rapproche de plus en plus de la Chine continentale, et celui de l’époque excitante de l’Empire quand même Mong Kok avait un petit air britannique.

Booth a écrit Gweilo peu avant de mourir d’un cancer, en Angleterre, en 2004. Son récit est à la fois un document historique sur la Colonie et aussi une référence grâce à laquelle les expatriés d’aujourd’hui pourront donner tout son sens à leur place ici.
Gweilo est aussi un bel exemple de biculturalisme vers lequel tendre.

Hamish McKenzie
South China Morning Post, juin 2013

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