Éditions GOPE, 12.6 x 18.4 cm, 340 pages, ISBN 979-10-91328-31-9, 18 €

Traduction : Marie Armelle Terrien-Biotteau

samedi 27 février 2021

On en a parlé sur Babelio

Articles originaux

 

5/5 ★

Sevlipp

Je confesse que je ne connaissais pas Martin Booth, écrivain britannique.

Gweilo, c’est le Hong Kong des années 50 vu à travers ses yeux d’enfant de 7 à 9 ans.

Il est tombé amoureux du pays et cela transpire à chaque page. Si vous aimez l’Asie, vous ne lâcherez pas ce livre. Vous aurez l’impression de sentir les odeurs, d’entendre le brouhaha, d’aller à la rencontre de la population.

L’enfant est libre, audacieux, curieux de tout (les aliments, les gens, les animaux, les paysages).

Le récit est descriptif, les rues détaillées, les quartiers pauvres dessinés. On croise des échoppes d’opium, des pousse-pousse, des incendies, on prend les transports locaux dans le bruit et la chaleur.

Le style est agréable, léger, adapté aux souvenirs.

C’est aussi, un témoignage d’amour à sa mère ; femme libre, moderne et lumineuse.

On sourit souvent.

Bref, j’ai adoré !

cmpf 

Je suis ravie d’avoir une fois de plus reçu un des livres que j’avais sélectionné. Et je crois que le hasard a fait le bon choix.

Martin Booth a écrit d’autres livres mais apprenant sa mort prochaine d’une tumeur au cerveau, il a voulu revenir sur les années de sa prime enfance entre 7 et 10 ans.

Son père Ken est nommé à Hongkong comme ravitailleur. Il aimerait ne pas s’encombrer de son fils qu’il méprise comme il méprise tout le monde sauf ses supérieurs, mais il n’en est pas question pour Joyce, la mère. le couple n’est pas assorti, autant la mère est sans préjugés, drôle et toujours active (même si c’est surtout pour s’amuser), autant le père est étroit d’esprit, toujours préoccupé des consignes, incapable d’une action spontanée, et surtout aigri parce qu’on ne le reconnaît pas selon lui à sa juste valeur.

Ils s’embarquent donc tous les trois sur le Corfu, avec quelques escales. Enfin Hongkong. Mère et fils vivent à l’hôtel et le père part pour le Japon. C’est d’abord à partir de cet hôtel que le jeune garçon va explorer, en dehors de ses heures d’école, toutes les rues, les échoppes. Sa curiosité, son absence à lui aussi de préjugés et sa blondeur porte-bonheur lui ouvrent de nombreuses portes et lui permettent de créer de nombreux liens avec les habitants. Il apprend même assez de la langue locale pour échanger.

Lorsqu’un appartement leur est alloué sur les hauteurs, ils prennent un couple de domestiques. Et c’est un autre environnement que Martin explore. Sur le Peak, ils vivront aussi un typhon.

Très proche de sa mère, Martin l’accompagne parfois dans ses pérégrinations à elle, dans un salon de thé russe par exemple.

Tous deux supportent mal l’homme avec qui ils vivent. Il faut dire que s’il ne touche pas à sa femme qui pourtant le remet à sa place assez souvent, il se venge volontiers sur son fils de ses frustrations. J’ai eu du mal à comprendre la non-intervention de la mère dans ces cas-là.

Son enfance hongkongaise l’a beaucoup marqué, la famille y reviendra d’ailleurs quatre ans plus tard, mais ça c’est une autre histoire.

J’ai aimé explorer cette île avec Martin, mais j’aurais tellement aimé qu’un cahier photographique, voire une carte, avec indiqués les lieux principaux soit glissé dans les pages.


5/5 ★

maripole

Quand Martin, jeune garçon de 7 ans, embarque à bord du paquebot Corfu en fin d’après-midi du vendredi 2 mai 1952, il est loin de se douter (en est-il même capable ?) que ce voyage va bouleverser sa vie à jamais. Son père Ken étant nommé à HK pour servir sur un navire ravitailleur de la Royal Fleet Auxiliary, il fut décidé que la famille s’expatrierait sur l’Asie.

La traversée jusqu’à Hong Kong prit un mois, avec sept escales, qui furent toutes synonymes d’aventure.

Arrivé à destination, installé dans un hôtel dans la péninsule de Kowloon, le jeune Martin ne tarde pas à se faire à sa nouvelle vie. Il pourrait se comporter comme un jeune enfant expatrié, mais il se lance tout de suite à la découverte de son environnement.

Père absent, mère très ouverte d’esprit, mais peu regardante sur l’emploi du temps de son jeune enfant, Martin se lie d’amitié avec les coolies, les marchands ambulants, les vagabonds, le personnel de l’hôtel. Il maîtrise le Cantonais très rapidement. Il est à l’aise avec son entourage, qui le lui rend bien. (Sa chevelure blonde, porte-bonheur pour les Chinois, lui ouvre bien des portes !). Les Chinois ont de tout temps été très généreux et patients avec les enfants.

Truffé de références historiques, Martin Booth nous peint dans cet ouvrage un tableau de la culture chinoise au début des années 1950.

Martin Booth a rédigé cette autobiographie au début des années 2000 et l’on serait tenté de se demander comment il a pu retenir tout ce qui a fait son enfance sur Hong Kong. Naturellement, il n’avait pas tenu de journal, même s’il prétend avoir une mémoire efficace, il s’en est référé aux notes et photos prises par sa mère, aussi enthousiaste et passionnée que lui de HK.

Gweilo est l’histoire d’un enfant qui ne semble pas pâtir du manque d’amis de son milieu social, mais qui s’épanouit au contact de figures adultes locales, qui lui témoignent à leur tour respect et affection. Voici une enfance extraordinaire, libre de toute contrainte (l’époque et l’environnement s’y prêtaient peut-être davantage que maintenant).

On retiendra l’habilité de l’auteur à nous transporter dans un monde qui n’existe plus, et surtout toute son affection pour cette colonie britannique d’Asie, qui ne le quittera jamais et qui ne quitte jamais toute personne y ayant résidé.

Gweilo commence et se termine par un voyage en bateau le lundi 2 mai 1955, avec le retour sur l’Angleterre. Ce séjour en Europe ne sera que temporaire. La famille Booth fait un retour définitif sur l’Asie 4 ans plus tard pour le plus grand bonheur de Martin et de sa mère.

Selon Wikipedia, « Gweilo » est un terme chinois cantonais correspondant aux deux caractères 鬼佬 pour désigner un étranger de race blanche, en particulier ceux de Hong Kong (grande communauté d’expatriés occidentaux).

Le premier des deux caractères chinois composant le terme (鬼) signifie fantôme d’après la couleur de la peau et le second (佬), qui signifie homme, individu.


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